8

Colorado. États-Unis.

 

Juliette roulait depuis quatre heures. Elle avait quitté Denver en direction de l’ouest. Une succession d’autoroutes se frayaient un chemin à travers des banlieues défigurées. Soudain, elle avait été délivrée de ces traces humaines et avait rencontré une nature d’une puissance inattendue. La route, presque droite jusqu’à Boulder, était encadrée par des falaises rouges et dominée au loin par de véritables montagnes encore enneigées. De petits nuages d’un blanc pur restaient parfaitement immobiles dans le ciel, comme s’ils avaient été posés sur un socle plat.

Depuis son arrivée aux Etats-Unis, Juliette sentait qu’une puissance invisible veillait sur elle. Elle avait l’impression de participer à un mystérieux jeu de piste qui égrenait ses signes devant elle et la menait à une destination inconnue mais certaine. À la sortie de l’aérogare de Miami, un chauffeur de taxi l’avait abordée « de la part de Jonathan ». Il l’avait conduite jusqu’à une voiture stationnée un peu à l’écart des autres. Une chambre était réservée à son nom dans un hôtel proche de l’aéroport. De sa fenêtre elle voyait un dépôt de carburant et le toit plat d’un centre commercial. Des lampes orangées éclairaient un immense parking vide. Le lendemain matin, un message l’attendait à la réception. Il lui recommandait de retirer un billet prépayé à son nom au comptoir American Airlines. Il était à destination de Denver, Colorado. Sur la même réservation figurait une location de voiture, chez le concessionnaire Hertz à l’arrivée. En prenant possession de la voiture, un 4 x 4 flambant neuf, Juliette avait découvert une enveloppe sur le siège du conducteur. Son itinéraire était surligné au feutre jaune sur la photocopie d’une carte routière de la région.

À Green River, elle contourna la ville par le sud et suivit comme indiqué sur le plan une série de routes de plus en plus étroites. L’air du printemps était encore frais le matin, mais le soleil le réchauffait vite. En ce début d’après-midi, elle roulait les vitres ouvertes. La bousculade de ses pensées n’avait pas cessé, mais elle prenait un tour moins angoissant, plus euphorique. Elle avait l’étrange impression que la réalité s’adaptait au désordre de son esprit. À l’accélération des idées et des émotions répondait l’accélération des événements et de la vie même. Depuis son départ de France, il lui semblait que le sol s’était ouvert sous ses pieds et qu’elle était entraînée, dans une délicieuse apesanteur, vers des mondes obscurs. Les yeux plissés dans le vent chaud elle chantait à tue-tête. La route montait, toujours rectiligne, puis se mettait à serpenter entre des collines rocailleuses plantées de buissons d’euphorbes et de taillis d’épineux. Des pancartes sur les côtés indiquaient parfois l’entrée d’un ranch au bout d’une piste de terre. Et, finalement, la route elle-même cessa d’être asphaltée et se transforma en un mauvais chemin de cailloux.

La carte lui indiquait de poursuivre encore sur deux miles. Juliette engagea la voiture sur le chemin en soulevant un nuage de poussière. Enfin, elle arriva sur une esplanade sablonneuse bordée de quatre grands ormes. Les sentiers qui en partaient étaient trop étroits pour une voiture. Elle se gara et descendit. Il faisait carrément chaud maintenant. Elle retira son pull et le déposa sur la banquette arrière. En inspectant les lieux, elle remarqua vite qu’un des chemins était signalé par un panneau « Jonathan’s Rock ». Elle le suivit. Depuis le début, les messages portaient mention de Jonathan. Elle avait d’abord pensé que c’était un signe de reconnaissance. Elle finissait par se demander si ce n’était pas bel et bien sur lui qu’elle allait tomber au bout du parcours.

Dans cette solitude, elle aurait certes été heureuse de retrouver quelqu’un de familier. Pourtant, c’était vers l’inconnu qu’elle voulait se diriger. Si tout cela devait aboutir à Jonathan, elle aurait eu l’impression d’avoir été volée et aurait ressenti une déception qu’elle ne lui aurait pas pardonnée.

Au bout d’une heure de marche, elle atteignit une de ces hautes collines qui portent le nom de mesa. Elle distinguait son rebord plat assez loin au-dessus d’elle. Le chemin rusait avec les énormes marches qui entaillaient le flanc de la montagne. Il dessinait de grands lacets d’une extrémité à l’autre de cet escalier de géant. En contrebas, invisible à cause de l’escarpement, coulait le torrent qui avait sculpté ces reliefs. L’air sec et chaud donnait soif. Juliette commençait à regretter de ne pas avoir emporté une bouteille d’eau. Soudain, parvenue à mi-pente, sur une terrasse large qui dominait les canyons, elle découvrit une pierre plate disposée comme une table. Dessus était posée une gourde en métal rouge cabossée. Juliette l’ouvrit, renversa un peu de son contenu : c’était de l’eau fraîche. Elle en but une longue rasade au goulot.

Elle avait encore la tête en arrière quand elle sentit un bras enserrer son cou. La gourde tomba à terre. Le canon d’une arme s’enfonçait dans sa nuque.

Juliette resta immobile. Le glouglou de l’eau qui s’écoulait dans la poussière semblait un bruit intense dans le silence du désert. Etrangement, elle ne ressentait aucune crainte. Son pouls, passé la première réaction de surprise, n’avait pas accéléré. Pendant son voyage, elle avait longuement réfléchi à ce qui l’attendait. Il lui semblait improbable qu’on lui eût fait faire un si long chemin pour la supprimer. Il était plus facile de la faire disparaître en Afrique du Sud.

Cet accueil brutal ne la surprenait pas non plus. Les ruminations solitaires de son enfance lui avaient beaucoup appris. Elle savait que la faiblesse et la peur sont plus souvent du côté de ceux qui exercent la violence que de ceux qui la subissent. Elle se dit que, cette fois encore, celui qui la tenait sous la menace de son arme devait se sentir plus vulnérable qu’elle. Aussi prit-elle l’initiative de parler la première.

— Je ne suis pas armée. Et je suis seule. Personne ne m’a suivie.

Elle distinguait maintenant dans le silence le souffle de l’homme qui la retenait prisonnière de son bras.

— Je peux te tuer, dit-il.

Il avait une voix rauque, profonde, quoiqu’il la maintînt basse et presque murmurée. À pleine puissance, ce devait être une de ces voix graves de baryton qui s’accordent au vaste espace des théâtres ou des forêts.

— Je ne l’oublierai pas, dit Juliette. Vous pouvez retirer votre arme.

Elle sentit le canon pénétrer plus profondément dans ses muscles et imprimer son dessin sur sa peau. Comme si, avant de la lâcher, l’homme avait voulu faire entrer dans sa chair le souvenir d’un danger, graver une marque d’allégeance, voire de propriété. Elle en fut troublée, non sans plaisir.

Soudain, l’étreinte se relâcha. Juliette ne se retourna pas. Tout en continuant à braquer l’arme sur son dos, l’homme se mit à la fouiller méthodiquement. Sa large main, avec rudesse, la frôla de haut en bas, séparée de sa peau par le mince voile de son tee-shirt et de son pantalon de toile. Il prit son portefeuille. Quand il sortit les clefs de la voiture qui avaient glissé au fond de sa poche droite, il chatouilla son aine. Elle ne put s’empêcher de rire.

Il lui fit mettre les mains sur la tête et lui ordonna d’avancer. Il la dirigea vers un sentier qui partait entre deux rochers. Il s’enfonçait dans un étroit vallon rocailleux, invisible depuis le bas. Des pins bordaient ses rives. Leurs racines, excavées par l’érosion, ressemblaient à de gigantesques pattes d’araignée immobiles et desséchées. Ils remontèrent ce vallon jusqu’à ce qu’il formât une gorge aux parois escarpées. À un endroit, une longue échelle de corde pendait le long de la muraille. L’homme commanda à Juliette de grimper la première et la suivit. En haut, l’échelle traversait un trou de rocher et débouchait sur une terrasse suspendue, en partie naturelle, en partie égalisée par des murets de pierre sèche. Une habitation troglodyte occupait le fond de la terrasse. La moitié de ses parois étaient constituées par une grotte, l’autre par des murs crépis d’ocre percés de petites fenêtres carrées. Malgré l’étroitesse de la gorge, la terrasse était suffisamment en hauteur pour recevoir les rayons chauds du soleil de l’après-midi. Quand Juliette se retourna, elle vit l’homme en train de ramener l’échelle de corde et de refermer la trappe par où ils étaient entrés. Il avait placé son revolver à la ceinture. Il lui fit signe de s’asseoir autour de la table en planches mal équarries qui occupait une grande partie de la terrasse. Et il prit place en face d’elle.

C’était un homme de haute taille, large d’épaules, avec d’énormes mains, un cou long et osseux. Il était bien accordé à la végétation de ces régions arides. Sa peau épaisse, sombre et tannée, ses doigts noueux, la maigreur de ses membres formaient l’exact pendant des arbres secs, des plantes succulentes et des haies rugueuses qui survivaient sur ces sols hostiles. Mais au-dedans, de même qu’on sentait les végétaux gorgés de sève et d’eau, tendus d’une vie indestructible et proliférante, de même la souplesse, la force, la résistance de cet homme étaient apparentes dans chacun de ses mouvements. Seule tranchait, dans l’harmonie de ces deux natures accordées, l’humaine et la végétale, l’étrangeté de son regard. Deux yeux pâles, d’un bleu froid d’horizon marin, d’aube boréale, trouaient son visage. Au-dessus d’eux, un front très haut courait à la rencontre de ses cheveux noirs et raides, laissés longs et coiffés en arrière. Le reste du visage était sans grand relief. Ni le nez étroit ni la bouche aux lèvres minces ne constituaient de sujets bien remarquables. Le regard de l’homme captait toute l’attention. Juliette n’aurait pas su dire ce qu’elle y lisait. Ce n’était ni un regard triste ni un regard menaçant. Il semblait tout simplement être dirigé non pas vers elle mais au-dedans. C’était comme une fenêtre ouverte vers une réalité qui n’appartenait pas au monde, vers un absolu, un rêve, un ciel intérieur plein de créatures abstraites, de folie.

Il était inutile qu’il braque sur elle un revolver. Ce regard suffisait.

— Tu es arrivée, dit-il.

Elle n’avait l’air ni surprise ni effrayée et cela parut rassurer son interlocuteur.

— Je m’appelle Ted Harrow.

— Moi, c’est Juliette.

— Je sais.

À cet instant précis, Juliette fut traversée par une i-évidence. L’homme qu’elle avait en face d’elle était la source ultime de toutes les décisions qui la concernaient. C’était lui qui avait conçu l’affaire de Wroclaw, donné ses ordres à Jonathan, servi de guide à ses geôliers sud-africains pendant leurs interrogatoires. Pourquoi en était-elle si sûre ? Elle n’aurait pas su le dire. Peut-être était-il simplement inconcevable qu’un personnage comme celui-là rendît des comptes à qui que ce fût. Il était, de tous ses interlocuteurs, le premier qui lui parût « souverain ».

— Je vous remercie d’avoir accepté, dit-elle.

— Accepté quoi ?

— De me faire continuer l’aventure avec vous.

— Tu me remercies… répéta l’homme sur un ton songeur.

Quand il parlait, il ne bougeait aucun muscle et ses yeux restaient fixes. L’émotion ou la réflexion se marquait seulement par un long clignement de paupières. Il abaissait un rideau devant son monde intérieur, sans doute pour dissimuler à son interlocuteur les mouvements qui pouvaient s’y opérer. Il rouvrait ensuite la scène sur le bleu serein d’un horizon vide. Juliette commit l’erreur d’interrompre ce silence.

— Je sais bien que je ne vous ai pas laissé le choix, pérora-t-elle. Il ne faut pas m’en vouloir.

Un éclair dur jaillit des yeux de l’homme, quand cette intervention le força à les rouvrir un peu trop tôt.

— Tu crois vraiment que nous n’avions pas le choix ? siffla-t-il.

Juliette sentit qu’elle avait eu tort de prononcer ces paroles. Elle avait relâché sa tension trop tôt. Toute familiarité était prématurée et peut-être impossible avec un tel être.

— Ton petit chantage était dérisoire. Nous pouvions parfaitement nous passer de toi. Ta mission était terminée.

Elle nota qu’il était le premier à ne pas sembler préoccupé de ce qu’elle avait fait du flacon rouge dérobé à Wroclaw. Cela aussi tendait à prouver que lui seul maîtrisait l’ensemble de l’opération et disposait d’informations auxquelles n’avaient accès ni Jonathan ni ses geôliers d’Afrique du Sud.

— Alors, pourquoi ne m’avez-vous pas supprimée ?

Ted referma un instant les yeux puis, en les rouvrant, se leva. Il alla jusqu’au mur de la maison. Sur une console de guingois était empilée de la vaisselle en terre cuite. Il revint avec une cruche et deux bols.

— Parce que tu peux nous être encore utile, dit-il en versant de l’eau.

— C’est exactement ce que je désire, s’écria-t-elle et, une fois de plus, elle s’en voulut d’avoir été si spontanée.

Cet homme était un mélange déroutant de force et de froideur. On avait à la fois envie de le suivre passionnément et la certitude que toute manifestation d’enthousiasme déclencherait sa colère, peut-être même sa haine. Mais c’était plus fort qu’elle. Dans l’état d’excitation où elle se trouvait, il lui était impossible de garder ses émotions pour elle.

— Je veux continuer à me battre avec vous, dit-elle en s’efforçant de prendre un ton posé. Je veux servir la cause.

— Quelle cause ? coupa Harrow en posant vivement son bol de terre sur la table.

Quelques gouttes d’eau en tombèrent, qu’ils regardèrent l’un et l’autre comme le signe d’une immense fureur qui avait dépassé les digues de son impassibilité. Il reprit d’une voix sourde :

— Tu crois que notre cause se résume à libérer des chats et des singes ?

— Je me doute que c’est plus ambitieux que ça, dit Juliette, l’air un peu vexé.

Ted se leva, déambula un peu sur la terrasse et revint se planter devant elle. Un sourire, pour la première fois, se formait sur ses lèvres, un sourire sans chaleur, comme un objet dépourvu de grâce qui ne tire sa valeur que de sa rareté.

— Tu vas apprendre, dit-il. Tu as quelque temps encore pour apprendre.

Juliette se refusa à considérer la vague menace qui était contenue dans ces paroles. Elle s’en tenait à l’essentiel : elle avait franchi tous les obstacles et, contrairement à Jonathan et à sa ridicule soumission à ses « commanditaires », elle était enfin parvenue à quitter le monde obscur des exécutants pour approcher enfin celui de la maîtrise et de la décision.

— Tu vas t’installer ici, fit Ted avec sérieux, comme s’il réglait un point de tactique avant une bataille. Quand je m’absenterai, tu resteras avec Raul.

Il désigna du menton un homme accroupi dans un recoin de la terrasse. Juliette n’avait pas remarqué sa présence. Elle se demanda s’il s’était glissé là sans bruit ou s’il avait assisté à tout. C’était un Indien au nez camus dont les cheveux noirs étaient retenus par un bandeau de toile. Il portait une chemise à manches longues sur laquelle étaient brodés des motifs de vaches. Juliette fut frappée par une ressemblance avec Ted. Mis à part les yeux – ceux de l’Indien étaient très noirs –, ils avaient l’un et l’autre les mêmes crins sombres et une teinte identique de peau. Juliette se demanda de quel étrange mélange Ted pouvait bien procéder.

En entendant son nom, l’Indien se glissa sans bruit jusqu’à la porte en bois de la maison et disparut dans la pénombre.

— Tu as des affaires dans la voiture ? demanda Harrow.

— Un sac.

— Raul te le ramènera quand il ira la rendre.

Sur ces mots, il se leva et fit signe à Juliette de le suivre à l’intérieur de la maison. Il dut se pencher pour passer sous le linteau de la porte.

La première pièce était étonnamment vaste, en comparaison de ce que l’habitation laissait deviner de l’extérieur. Son plafond était formé par le toit nu de la grotte. Le sol était constitué de la même pierre brute mais aplanie au ciseau, lustrée par les pas. Un curieux contraste opposait les meubles en bois brut et les appareils électroniques disposés un peu partout dans la pièce. Un téléviseur à écran plasma, deux ou trois ordinateurs portables de dernière génération, des imprimantes, un scanneur faisaient luire leurs coques argentées sur le fond assourdi des tapis de laine indiens et des canapés en planches recouverts de cotonnades.

Personne n’avait sans doute cherché à ordonner l’endroit selon des critères esthétiques. Le résultat était pourtant digne d’un reportage dans un magazine de décoration branché.

— C’est ici que tu travailles ? demanda Juliette qui s’essayait enfin au tutoiement.

— Je ne travaille pas, répondit Ted machinalement. C’est ici que je vis. Entre autres.

La grotte était profonde et, passé la première pièce qui servait de salon, ils entrèrent dans un dédale de petits couloirs, de salles de bain et de chambres.

— C’est un rêve pour milliardaire qui fait son trip nature ! s’écria Juliette.

Le regard glacial de Harrow lui ôta toute envie de faire encore des commentaires frivoles.

Il lui présenta la chambre qui était réservée pour elle. C’était une des dernières, si profondément située dans l’intérieur de la roche qu’on pouvait se demander comment l’air y pénétrait. Deux ouvertures, dans le plafond, devaient communiquer avec des failles de la montagne. On sentait souffler un courant d’air frais qui répandait une odeur surie de caverne.

— Je dois aller en ville aujourd’hui, dit Ted. Tu vas m’attendre ici.

— Dans cette grotte ?

Elle avait encore en mémoire les interminables heures de réclusion en Afrique du Sud.

— Je serai de retour demain et nous commencerons.

En revenant vers la terrasse, Juliette remarqua deux autres Indiens qui vaquaient dans la maison, silencieux comme des chasseurs.

L’arrivée dans ce lieu lui avait fait l’effet curieux d’une détente. L’endroit était encore plein de mystères, et avait toutes les apparences d’une étape provisoire. Pourtant, elle avait le sentiment d’être enfin parvenue à bon port. Elle se sentait moins nerveuse, ses pensées ralentissaient un peu. Ce fut elle-même qui, spontanément, retourna s’enfermer dans sa chambre. Elle se coucha sur le lit et s’endormit aussitôt en contemplant le plafond de pierre.

Le Parfum D'Adam
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